Carnet de traverse : Hmongs fleurs et Daos rouges, à la rencontre des minorités ethniques du nord du Vietnam

Carnet de traverse : Hmongs fleurs et Daos rouges, à la rencontre des minorités ethniques du nord du Vietnam

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Après l’Inde, son temple d’or, son Gange sacré et son Taj Mahal, partons à la découverte du Vietnam, le pays dont le nom, évoque des souvenirs de guerre, mais également un flot torrentiel d’images de paysans coiffés de chapeaux coniques, de rizières au coucher du soleil et de rochers majestueux trônant dans la Baie d’Halong.

 

15 heures d’avion, entrecoupées par une escale de quelques heures à l’aéroport de Doha nous séparent de Hanoi, la capitale vietnamienne.

Cette fois-ci, j’ai choisi de ne pas suivre l’ordre dans lequel s’est déroulé le voyage et de commencer par vous parler d’une ville ou plutôt une région que j’ai visitée au milieu du voyage : Sapa, au nord du Vietnam, où la verdure enveloppe tout, où les rizières en escalier offrent des paysages époustouflants, et plus particulièrement, du marché du village de Bac-Ha, district de la province de Lao Cai à plus de 300 km de la capitale Hanoi.

 

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La population au Vietnam est une mosaïque dans laquelle on trouve plusieurs minorités ethniques qui vivent dans des régions reculées des montagnes. En plus des Viets, l’ethnie majoritaire représentant 87 % de la population, on trouve 53 minorités comme les Hmongs fleurs, les Hmongs noirs, les Daos rouges, etc.

 

Chaque ethnie est facilement distinguable par ses tenues vestimentaires, ses coiffes et ses bijoux. Chacune parlant une langue qui lui est propre, logeant dans des habitations typiques et vivant d’activités différentes, comme les cultures, les élevages, et différentes activités manuelles telles que les tissages et broderies, etc.

 

 

Ce genre de marchés, où l’ambiance est très festive est l’occasion pour les différentes ethnies de descendre aux villages les plus proches pour vendre leurs produits, mais aussi pour s’approvisionner en vivres et diverses denrées alimentaires pour la semaine, et surtout faire des rencontres.

 

 

Le marché de Bac-Ha a lieu tous les dimanches et draine des centaines de visiteurs qui viennent des régions voisines, mais aussi beaucoup de touristes qui viennent spécialement pour rencontrer les ethnies minoritaires du pays.

 

Les rues du village grouillent dès les premières lueurs du jour et le marché commence à prendre forme. Il contribue énormément à l’économie et à la vie du village de façon générale.

 

Réveillée très tôt, je voulais profiter des premières heures du marché avant les vagues de touristes qui arrivent par dizaines dans des bus au milieu de la matinée.

 

Je n’avais pas eu besoin de carte ni de demander mon chemin pour aller au marché, il m’a suffi de suivre le flot d’hommes, femmes et enfants, qui allaient tous dans une même direction.

 

 

Les étals prennent place, sous le regard bienveillant de la montagne dont on ne voyait pas le sommet, noyé dans le brouillard épais de cette matinée brumeuse.

Au marché de Bac-Ha, on trouve de tout ! des fruits et légumes, de la viande, des outils, des vêtements et même des animaux, buffles, vaches et autres cochons et chiens !

 

On vend, on achète, on parle, on rigole, on retrouve des amis et on s’en fait de nouveaux.

 

L’ambiance est festive et plutôt décontractée, les gens sont souriants et contents, certains sont attablés aux cafés qu’on trouve ça et là, à se désaltérer avec des bières fraîches pour supporter la chaleur lourde.

 

Je déambule et essaye de me frayer un chemin dans la foule, mon regard est sans cesse attiré à droite et à gauche, tout ce que je vois m’interpelle et me captive.

 

Le cadre, les gens, les marchandises, les bruits et les odeurs, tout ce qui m’entoure est nouveau, mais très familier à la fois, on se sent complètement étranger à l’ambiance qui règne au marché de Bac-Ha, mais ce dernier finit par nous adopter, nous embarquer avec beaucoup de générosité.

 

Et puis à un moment, on a l’impression que le marché n’en est plus un, on ne voit plus les marchandises, les étals se transforment en décors d’un véritable défilé de mode où on admire les tenues et accessoires divers et variés portés par les femmes qu’on rencontre. 

 

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La verdure environnante est égayée par les couleurs des habits des différentes ethnies qu’on rencontre au marché de Bac-Ha. Collerettes, foulards, jambières et autres bijoux, broderies et surtout une magnifique harmonie de couleurs, certaines portant toutes les nuances de rose, rouge et oranger, d’autres arborant un camaïeu de bleu et vert, beaucoup de style et de recherche dans tout ce que l’on voit. Ces femmes semblent donner de l’importance à leurs tenues et ne négliger aucun détail. 

 

Leurs looks n’ont rien à envier aux créations des plus grands noms de la mode internationale qui auraient matière à s’inspirer pour leurs collections futures.

 

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La chanceuse que je suis a eu le privilège de bénéficier d’une séance d’essayage sur le bord de la route. M’étant arrêté pour admirer les tenues traditionnelles des Hmongs fleurs, les deux dames qui les vendaient ont insisté pour que je les essaye.

 

Je me suis laissée faire, entre les mains habiles de mes deux gentilles habilleuses et en moins de 2 minutes je me suis retrouvée vêtue d’une jupe colorée qui m’arrivait au niveau des genoux et d’une superbe collerette brodée. À quelques détails près, j’aurais pu me faire passer pour une vraie Hmong fleur !

 

Le marché ethnique de Bac-Ha est une étape incontournable pour les voyageurs qui visitent le Vietnam, au même titre que la capitale Hanoi et la Baie d’Halong.  Il nous rappelle que la richesse d’un voyage ne se fait pas uniquement à travers les paysages et l’architecture, elle se fait surtout à travers les rencontres, surtout quand elles sont avec des minorités ethniques.

 

 

 

 

Crédit photo cover : Souhir Hamrouni Buonomo

Crédit photo : Souhir Hamrouni Buonomo