Cinq romans tunisiens incontournables pour l’été

Cinq romans tunisiens incontournables pour l’été

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On lit de moins en moins de livres, tel est le constat ! Le temps y est pour quelque chose avec un rythme soutenu de tous les jours : le travail, les courses, la maison. Si on y ajoute le numérique qui l’emporte sur le papier, le résultat n’est pas beau à voir. Et, si la cherté est évoquée quand on parle de lecture, c’est parce que nous oublions souvent que les bouquinistes et les bibliothèques existent pour y remédier. Les vacances sont là, on a une excuse en moins et du temps en plus pour renouer avec la lecture. En bord de mer, l’évasion n’est que plus belle en compagnie d’un bon bouquin et comme la production littéraire de ces dernières années s’est enrichie en Tunisie, voici quelques titres de romans que nous avons sélectionnés pour vous.

 

 

L’amas ardent de Yamen Manaï (Elyzad)

 

Un roman qui raconte la Tunisie à coups de métaphores et d’images aux sens multiples.

« En véritable conteur, Yamen Manai dresse avec vivacité et humour le portrait aigre-doux d’une Tunisie vibrionnante, où les fanatiques de Dieu ne sont pas à l’abri de sa foudre. Une fable moderne des plus savoureuses ».

L’amas ardent est l’histoire du Don, apiculteur dévoué dans l’élevage de ses abeilles qui fuit les humains jusqu’au jour où il doit faire face aux frelons géants. Des frelons venus d’ailleurs comme une certaine doctrine étrangère venue s’abattre sur la Tunisie. Un récit léger et passionnant, que vous lirez d’un trait.

 

 

Il pleut des avions de Gilbert Naccache (Chama)

 

Ce roman trace à travers l’histoire de l’avenue de Londres celle d’une société, d’une Tunisie en changement entre les années 40 et 60.

L’histoire est celle de Jo Nahum, personnage principal vivant au 94, avenue de Londres où il perd, à l’âge de 4 ans, son père. Jo grandit en l’absence du père, quitte son immeuble pour la banlieue de Tunis. Il évolue, s’engage politiquement et part suivre des études en France.

Dans un environnement qui change, les personnages du roman sont affectés, des immeubles sont vendus, démolis, des habitants migrent. Des communautés vivent, chacune à sa manière les métamorphoses du pays. Autobiographique, ce roman véhicule de la tendresse ainsi qu’une réflexion politique où il y a beaucoup de recul de la part de l’écrivain.

 

 

Althiburos saison I de Farouk Bahri (autoédité)

 

Ce livre va vous happer pour vous téléporter au IIe siècle en Tunisie.

Dans la cité « Althiburos » qui se situe au nord-ouest du pays, numides, romains, carthaginois et autres origines, cohabitent mais pas toujours en paix. Convoitise, concurrence, manipulations sournoises, tous les ingrédients d’un roman passionnant sont là.

Suivre les aventures de Mayssar, le héros numide vous tiendra en haleine et vous attendrez impatiemment la saison II, promise par l’auteur.

 

 

Tunis Blues de Ali Bécheur (Elyzad)

 

« Quand l’été n’est plus que cendres, Tunis a le blues… »

Jimmy et Ismaïl se rencontrent, se racontent, ils tombent amoureux de Lola, Elyssa et Choucha.

Parce qu’on peut voir différemment la vie, surtout quand nos destins s’entrecroisent, qu’ils nous poussent à réfléchir, ce roman exquis ne peut qu’être un bon compagnon. Tunis entre modernité et tradition, face aux changements, sur le chemin de la liberté est racontée à travers des parcours personnels de 5 personnages, dont 3 féminins.

« Nous sommes emmurés. Tous, hommes et femmes, cloîtrés, nos esprits cadenassés, fermés à double tour et nous ne le savons même pas. Un confinement millénaire. Une réclusion aux barreaux invisibles nous tient prisonniers à perpétuité. Cest comme une condamnation que nous aurions rendue contre nous-mêmes, contre notre liberté ».

 

 

Journal d’un apostat d’Anouar El Fani (Arabesques)

 

Réfléchir hors des sentiers battus et remettre en question ce que l’on a appris, devrait être possible. Et quand c’est un Imam qui ne ressemble pas aux autres qui commence à pousser l’interrogation au plus loin, contre les dogmes et les « valeurs » intouchables qui emprisonnent la société, cela ne peut qu’être intéressant et surprenant.

Journal d’un apostat, est une lecture critique de la Tunisie d’aujourd’hui, une lecture qui défie les tabous. Sur fond d’une actualité qui se situe entre 2010 et 2016, le fondamentalisme islamique est pointé du doigt et remis en question par l’écrivain, à travers les confessions du personnage principal qui n’est autre qu’un imam. Vous dévorerez ce roman en un temps record !

 

Ces cinq romans tunisiens vous emmèneront en balade, certains à travers l’histoire, d’autres à travers la réflexion. Des styles différents et des trames qui puisent dans le même patrimoine, dans la même actualité racontant, chacun à sa manière ce pays, se balançant habilement entre fiction et réalité.

 

Alors, oubliez le numérique le temps des vacances et plongez dans les livres qui vous enrichissent et vous transportent dans des mondes fascinants.

 

« Lis avec lenteur à une époque où lon nous parle de lecture rapide et de lecture en diagonale. » Jean Prieur