IT ! Un film d'horreur léger et amusant...

IT ! Un film d'horreur léger et amusant...

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Énième adaptation d’un livre du maître de l’épouvante Stephen King, « IT » est un bon film.

Un groupe d’enfants, des parias réunis sous le nom de « Club des Ratés », terrorisés par un ancien démon qui joue sur les peurs de ses victimes.

Tous les enfants ont bien joué leurs rôles, le scénario est dense et drôle, la mise en scène réussie le rythme est juste et les images de synthèse impeccables, le tout servi impeccablement par un Bill Skarsgård magistral dans le rôle de Pennywise (grippe-sou) le clown dansant maléfique ! Mais si le film est « classé R » (interdit aux moins de 18 ans aux USA), il reste quand même plus drôle que « terrifiant » et cette restriction semble plus justifiée par l’argot utilisé par les adolescents dans le scénario, plutôt que par de vraies frayeurs, les histoires de Stephen King étant plus axées sur les relations entre les personnages plutôt que sur l’horreur.

Dans « IT », King a inversé le E. T. de Spielberg et a exploré les « monstres » que rencontrent les enfants dans la vie de tous les jours : abus, violence et négligence.

 

Le réalisateur Andy Muschietti qui avait auparavant réussi un film d’épouvante d’une classe supérieure avec « Mama » (2013) semble ne pas avoir tenu compte de la maxime qui veut qu’aucun bon film d’horreur ne peut réussir en ne mettant pas l’accent sur les peurs et les phobies des spectateurs, car même si les personnages et le scénario sont bons, on ne peut voir dans « IT » qu’une extension de films comme « Goonies » ou de séries comme « Stranger Things » et non un typique film d’horreur.

C’est un excellent exemple de la façon dont un marketing puissant peut faire de films médiocres, des films à succès ! Car d’autres réalisateurs s’y sont frottés avant, livrant des chefs-d’œuvre qui sont restés gravés dans la mémoire du public en ayant toujours égalé, parfois même surpassé le livre ou le scénario initial.

 

En voici trois exemples emblématiques...

 

 

Les Dents de la mer (Jaws - 1975) réalisé par Steven Spielberg

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Considéré comme le film qui a commencé l’ère du « blockbuster de l’été », Les Dents de la mer a également été l’un des films les plus acclamés par la critique de cette année-là.

Lors de la 48e cérémonie des Oscars, Les Dents de la mer s’est vu attribuer trois Oscars, meilleur montage (Verna Fields), meilleure musique de film (John Williams) et meilleur son (Robert L. Hoyt, Earl Madery, John R. Carter et Roger Heman Jr.).

Les acteurs du film n’ont pas reçu de nomination pour les Oscars, même s’ils étaient tous excellents ! Robert Shaw, magistral en vieux tueur de requin acariâtre et excentrique (et qui aurait dû obtenir au moins une nomination dans la catégorie meilleur acteur), Roy Scheider, impeccable en policier New Yorkais, qui a déménagé dans une petite île, pour se retrouver confronté à ses vieux démons d’aquaphobe et Richard Dreyfuss, exquis dans le rôle de l’expert en requins accessoirement drôle et volontiers boute-en-train.

Le scénario de Peter Benchley et Carl Gottlieb est solide et bien écrit, tout comme la direction de Spielberg.

Qu’il s’agisse de l’échec du requin mécanique à fonctionner correctement ou de la décision de Spielberg de simplement voir « moins de requins » jusqu’à la fin du film, l’idée fonctionne parfaitement, en particulier dans la scène d’ouverture, qui fait froid dans le dos encore aujourd’hui !

 

 

La Malédiction (The Omen - 1976) réalisé par Richard Donner

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Un film qui saisit son public et ne le lâche pas jusqu’à la scène finale. Il est 6 heures, c’est le matin du 6e jour du 6e mois de l’année.

Robert Thorn (Gregory Peck) vient de découvrir que son nouveau-né est mort, ne pouvant pas laisser sa femme Katherine (Lee Remick) s’en apercevoir, car elle en serait dévastée, il accepte la proposition d’un prêtre qui lui offre d’échanger son fils décédé contre un autre nouveau-né dont la mère n’a pas survécu, l’enfant a été baptisé Damien…

L’intrigue est remplie de révélations choquantes, de personnages intéressants tenant le spectateur en haleine, distillant une frayeur qui monte en crescendo dès le début.

Servi par une excellente distribution, La Malédiction est l’un des meilleurs films d’horreur des années 70. Gregory Peck et Lee Remick sont convaincants dans les rôles de Mr et Mme Thorn, David Warner livre une merveilleuse performance dans le rôle du photographe Keith Jennings, quant à Harvey Stephens, il était bluffant dans le rôle du terrifiant Damien, incarnation du mal suprême !

 

L’Oscar de la meilleure musique de film en 1977 est revenu à Jerry Goldsmith, qui a su faire de la bande originale du film un personnage à part entière.

 

 

L’exorciste (The Exorcist - 1973) réalisé par William Friedkin

 

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À la fin de 1973 et au début de 1974, des files d’attente interminables devant les salles de cinéma, les gens devenaient malades en voyant le film, certains s’évanouissaient, d’autres quittaient les salles en larmes, il y eut même des informations rapportant que des personnes avaient dû être internées dans des institutions psychiatriques suite au traumatisme vécu pendant et après la projection.

 

Plus de trente ans après sa sortie en salles, l’Exorciste, basé sur le roman éponyme de William Peter Blatty qui a également écrit le scénario, reste à ce jour LE chef-d’œuvre en matière de films d’épouvante et a sans doute constitué un tournant dans ce genre cinématographique.

 

Le père Karras (Jason Miller) est un prêtre déchiré par ses conflits intérieurs, rongé par la culpabilité écrasante d’avoir abandonné sa mère pour entrer dans les ordres et rejoindre l’église, il est émotionnellement meurtri par les confessions de prêtres qui cherchent son aide en tant que psychiatre, si bien qu’il en arrive à remettre en question sa propre foi devant le père Lancaster Merrin (Max Von Sydow) prêtre vieillissant, ayant déjà combattu le mal, incarnant à chacune de ses scènes le poids qui accable un homme ayant fait face à Satan et ayant survécu pour en parler. Il sait à quoi il s’oppose, comprend qu’il doit le refaire et saisit les conséquences de ce combat.

Chris Mcneil (Ellen Burstyn) est la mère éplorée prête à tout pour arracher sa fille Regan (Linda Blair) à la malédiction qui l’a frappée !

les acteurs bien qu’excellents n’ont pas remporté d’oscars d’interprétation, même si Jason Miller, Ellen Burstyn et Linda Blair ont été nominés pour leurs performances !

Le film réussira néanmoins à décrocher l’Oscar du meilleur scénario adapté pour William Peter Blatty, ainsi que l’Oscar du meilleur son pour Robert Knudson et Christopher Newman.