Le 20 février 1959 : Tout premier concert de Jimi Hendrix

Le 20 février 1959 : Tout premier concert de Jimi Hendrix

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Il y’a 60 ans jour pour jour, un adolescent du nom de James Marshall Hendrix joua son premier concert live... juste avant d’être congédié de son groupe à mi-chemin de la performance.

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Hendrix en live dans les années soixante

Vous vous demandez sûrement ce qu’il s’est passé ce jour-là, et où a eu lieu ce fameux concert. Jimi avait 16 ans et n’était pas encore réellement Jimi, mais James (de son vrai nom), mais aussi « Butch », surnom que lui donnaient ses amis d’enfance comme Sammy Drain qui se rappelle qu’il « était très timide, mais n’hésitait pas à demander des riffs de guitare à ses potes ». Mais revenant en 1957, à 14 ans, Jimi est tombé sur un ukulélé qui n’avait plus qu’une seule corde en débarrassant les poubelles de la maison d’une vieille dame... Il se met à en jouer de bon cœur et reproduit à l’oreille le thème de la série télévisée Peter Gunn. À 15 ans, il joue de l’acoustique et s’entraîne sur le blues d’Howlin » Wolf, Muddy Waters ou encore B.B. King. Son père lui offre la même année sa première guitare électrique : Une Supro Ozark blanche. Entre jams de cités et concerts intimes entre amis, Jimi se fait peu à peu un nom dans son quartier à Seattle. À 16 ans, des lycéens l’interpellent pour jouer lors d’une soirée dansante dans la synagogue de Temple De Hirsch Sinaï et évidemment, il accepte. 

 

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Synagogue du Temple De Hirsch Sinai

 

La copine de Jimi, Carmen Goudy, était présente à ce concert. Elle se rappelle que ce dernier était extrêmement nerveux, surtout du fait qu’il n’était pas intéressé par les ballades populaires qui faisaient danser les gens à l’époque. Malgré cela, Goudy et Samuel Goldfarb (directeur de la synagogue) se rappellent tous deux que Jimi n’a pas manqué de se déchaîner sur sa gratte... Style de jeu extraverti, il tombe à genoux, tire sa langue et gesticule dans tous les sens, une initiative qui finit par se retourner contre lui. Son groupe le virent entre-deux actes, pensant qu’il attire beaucoup trop l’attention sur lui-même. Carmen Goudy se rappelle avoir perdu de vu son copain et a donc quitté la salle à la fin de la fête pour le retrouver. Il était seul, frustré, dans une allée pas loin de la 15th and Union. Jimi analysait chacun des moments du concert et ne comprenait pas pourquoi sa prestation n’a pas plu. « Ça ne s’est pas bien passé. J’ai été viré entre deux concerts. J’essayais de jouer avec mon âme, mais les autres membres du groupe ont pensé que je voulais me mettre en avant » racontait-il à Goudy. 

 

La vie continue

Durant les prochains mois, Hendrix fréquente les clubs de jazz et de rhythm « n « blues comme le Spanish Castle, où il découvre les groupes de rock locaux. C’est durant l’été qu’il se joint au Rocking Kings, une formation qui un an plus tard remporte le deuxième prix de groupe de l’année de l’État de Washington. Un soir, il oublie sa guitare dans les coulisses d’un concert et se la fait voler. Bien qu’il soit gaucher, il se débrouille en jouant ses solos en droitier sur des guitares empruntées jusqu’au jour où sa tante lui offre une Danelectro blanche. Pour rappel, Jimi était encore lycéen de manière épisodique et cette année-là (1960), il se fait renvoyer pour avoir flirté avec une Blanche. Il était aussi fâché avec son père et s’était fait arrêter pour vol de voiture... Une succession d’évènements le conduisant à LA solution radicale : l’armée. En 1961, Jimi Hendrix rejoint le 101e régiment aéroporté à Clarksville (Kentucky) et demande à son père de lui expédier sa guitare, avec laquelle il dort toutes les nuits. Pour l’anecdote, c’est de ses sauts de parachute que Jimi a eu l’idée d’imiter à la guitare le « violent souffle du vent » qu’il subissait durant ses sauts, mais aussi le fameux : « Excuse me, while I kiss the sky » de la chanson Purple Haze. Il est libéré de l’armée en 1962 suite à un accident en parachute, et finit par fonder avec Billy Cox (ex-compagnon d’armes et musicien) le groupe King Kasuals. Les quatre années suivantes, Jimi collabore avec une multitude d’artistes tels The Isley Brothers, Wilson Pickett, The Upsetters de Little Richard, pour finalement se retrouver à New York, où il rencontre l’un de ses maîtres, le grand gaucher du blues Albert King. Pour info, Albert King lui a enseigné plusieurs techniques comme celle d’accorder sa guitare un demi-ton plus grave de façon à pouvoir plier les cordes plus facilement, technique qui devint essentielle au jeu de Jimi. En 1966, il monte son propre groupe sous le nom de Jimmy James & The Blue Flames et impressionne avec sa Stratocaster, son fuzz-box et surtout avec sa façon de jouer avec les dents ! Peu à peu, tous les artistes de New York découvrent Hendrix... Un certain Bryan « Chas » Chandler, ancien bassiste des Animals reconverti en manager, fut alerté par Linda Keith (petite amie de Keith Richards) à propos du phénomène Hendrix. À leur rencontre, Chas réussit à convaincre Jimi d’aller en Angleterre pour lancer sa carrière « professionnelle ». Il aide Hendrix à former son groupe en invitant le guitariste Noel Redding, le batteur John Mitchell, un trio qui se nommera Jimi Hendrix Experience et qui débutera d’abord en première partie de Cream... rest is history.

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