Louis de Funès : le Jazzman qui a précédé l’acteur

Louis de Funès : le Jazzman qui a précédé l’acteur

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Le musée de Funès, créé à la mémoire de Louis de Funès, a fermé boutique en 2016 en raison d’un manque de moyens financiers. L’établissement renfermait à l’époque les souvenirs rattachés à l’acteur, parmi lesquels un piano datant de l’après-guerre mis en vente sur le site de vente en ligne Le Bon Coin, pour la somme de 500 €. 

 

« Louis de Funès possédait un piano ? »  

 

Louis de Funès était un cancre à l’école. Il a enchaîné pitrerie sur pitrerie, ce qui lui a valu le mépris de ses professeurs. Il n’avait pas beaucoup d’ambition ni de rêves.
En 1930, il atteint l’âge requis pour le service militaire, mais l’armée n’a pas voulu de lui, et pour cause : 1m65 à peine. 

Il a enchaîné les petites embauches, mais n’a pu garantir la stabilité financière dont lui et sa famille avaient besoin. 

Louis de Funès était, à première vue, une épave. Mais qui aurait cru qu’un de nos 5 sens, initialement développé et utilisé à bon escient, pourrait devenir notre « arme fatale » ? La réponse n’est pas toujours bien loin, encore faut-il avoir le flair fin, l’œil aiguisé et l’esprit subtil…
 

Notre défunte figure populaire du cinéma a joué, et ce pendant 15 ans, les plus grandes et célèbres notes de Jazz dans les bars et les cabarets de Montmartre et Georges V, si bien qu’il en était devenu le divertissement principal durant la Seconde Guerre mondiale. 

 

De Funès a abordé le piano au début des années 20 et a commencé à travailler comme pianiste dans un petit bar de la capitale. C’était un emploi par défaut, en attendant de trouver mieux, mais son oreille musicale et son humour scénique lui ont valu les louanges du public. 15 années sont donc passées, faites de musiques et d’ovations dans les cabarets et les bars, allant du Sacré-Cœur aux Champs-Élysées. On se l’arrachait. Sa particularité ? Il procurait à son public un sentiment de joie incommensurable, si bien que cela les faisait rire aux larmes, et de Funès l’avait bien remarqué. 

Il a donc eu la présence d’esprit de prendre des cours de comédie chez René Simon. Il a voulu apprendre à attirer les regards et marquer les esprits. Par faute de temps, Funès n’a pu gérer cours et prestations. Il a laissé tomber la comédie scénique et s’est inscrit dans un cours de solfège, tenu par Charles Henri, très réputé à l’époque pour ses cours tant florissants que hors de prix. « Il joue du Jazz comme un dieu » avait déclaré Charles Henri. 

 

1944. Vient alors la fin de la guerre. L’Europe tenait à peine debout, mais le destin de Funès, lui, en fut autrement. Alors qu’il jouait un air de piano à des sans-abri sous un habitat de fortune, il a été interpellé par Daniel Gélin, comédien français en plein essor à cette époque. Il a tout de suite remarqué les mimiques si captivantes de de Funès, et lui a proposé un rôle de figurant dans le film de Marc-Gilbert Sauvageon, L’Amant de Paille. 

 

À partir de là, de Funès s’est vu vêtir une robe de l’avocat, une blouse de médecin, un uniforme d’officier, la chemise parfumée d’un amant. Il a joué dans des films aujourd’hui considérés comme des Classiques. 

 

Le piano de Funès était posé dans la chambre de Guy de Maupassant, au Château de Clermont, puis détenu par le musée de Louis avant sa fermeture. Son passé musical, certes inconnu de bon nombre de personnes a incontestablement été le déclencheur de la carrière cinématographique de de Funès.