Plus vrais que les vrais

Plus vrais que les vrais

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La musique crée des ponts entre les civilisations, la musique est un langage universel, la musique nous aide à nous ouvrir sur les autres et abolit les frontières entre les peuples… Des phrases que nous avons tous entendues ou lues un jour ou l’autre, sans que cela nous interpelle vraiment.

Ici, nous allons parler de cas concrets, de personnes qui incarnent à la perfection ces idées, qui les traduisent par ce qu’ils font, par ce qu’ils sont devenus !

 

Quand on voyage, il nous arrive d’être fascinés par la culture d’un pays, au point de vouloir nous y intégrer, fondre dans sa société et en faire partie, en essayant de parler la langue du pays, même quelques petits mots, en arborant ses habits traditionnels, en dansant sa danse… en un mot, en faisant comme si on y était né et qu’on y a vécu depuis toujours.

C’est exactement ce qui s’est passé avec Pascal of Bollywood et Yoka Choc, qui ont été séduits par l’Inde et Le Congo, au point de chanter la musique de ces pays, en leurs langues, de donner des concerts et de se transformer en véritables ambassadeurs sans être originaires, même de loin, de ces contrées !

 

 

De Créteil à Bollywood

L’histoire de Pascal, ce français de Créteil est surprenante à plus d’un égard.

C’est en Malaisie, où vit une grande communauté indienne qu’il découvre les chansons du cinéma indien, de Bollywood, et le coup de foudre a été immédiat ! il ramène dans ses valises des dizaines de cd qu’il écoute en boucle chez lui en France.

L’amour naissant de Pascal pour cette musique l’emmène en Inde, pas pour un voyage de quête spirituelle, mais bien pour une quête musicale. Après un travail acharné qui lui a permis d’apprendre la langue, ou plutôt les langues et de s’imprégner dans cet univers coloré de Bollywood, il commence à chanter !

Quand on l’écoute, on ne doute pas une seule seconde qu’il s’agit d’un frenchie qui vient d’une banlieue parisienne ! Ses shows sont hauts en couleur, l’énergie qu’il parvient à transmettre est décoiffante !

Pascal est très vite adopté par les Indiens qui sont charmés par ce Français qui maîtrise leur langue et interprète des chansons populaires bien de chez eux. Il est considéré comme une star, donne des concerts et collabore avec des grands noms de la musique du pays !

 

 

 

 

 

 

De Chiba près de Tokyo à Kinshasa…

L’histoire de Yoka Choc est tout aussi originale et étonnante. Ils sont japonais et jouent de la rumba congolaise aussi bien que les Congolais eux-mêmes.

Les tournées de Zaiko Langa Langa dans les années 80 au Japon, qui ont rencontré un grand succès y sont sûrement pour quelque chose et ont contribué à faire connaître cette musique venue d’un autre continent.

Yoka Choc donne des concerts et quand on les voit sur scène, on se croit téléporté à des milliers de kilomètres du pays du soleil levant. Ils chantent en Lingala, maîtrisent les pas de la rumba congolaise, parviennent à être habités par la musique qu’ils interprètent et à transmettre leur amour, leur énergie et leur fougue au public qui assiste à leurs concerts au Japon.

 

 

 

Du Japon jusqu’en Tunisie…

 

Le Club Bachraf est un groupe composé de deux Japonais qui ont fait leurs études à Tunis. Ils sont spécialisés dans la musique arabe et chantent également du malouf tunisien.

Des concerts ? Ils en ont fait et en font encore sur les scènes aux quatre coins du monde : une tournée dans plusieurs villes en Tunisie, mais aussi en France, en Égypte, à Bahrain.

 

 

 

 

Pour Yoka Choc comme pour Pascal of Bollywood ou encore Club Bachraf, l’image est assez bluffante, et déstabilisante. Quand on les voit chanter et danser, pendant une fraction de seconde notre cerveau bugge et ne comprend pas trop la relation entre ce qu’il voit et ce qu’il entend, on dirait que le son ne cadre pas avec l’image, ou l’inverse. On perd cette conformité à laquelle on a l’habitude et qu’on a prise pour norme !

Ces deux exemples sont la preuve de ce que peut faire la musique, de tout ce qu’on peut accomplir, de toute la créativité qui sommeille en nous et qui peut être réveillée comme par magie.

 

Alors qui sait, peut-être qu’un jour, un groupe suisse ou un chanteur norvégien tombera amoureux de notre musique, chantera et donnera des concerts de mézoued et pourquoi pas, esquissera des pas de danse accompagnés de déhanchements bien de chez nous ! … who knows !