Prix de la meilleure musique aux JCC 2017 : Qui sont Kasai Allstars et l’Orchestre symphonique Kimbanguiste de Kinshasa ?

Prix de la meilleure musique aux JCC 2017 : Qui sont Kasai Allstars et l’Orchestre symphonique Kimbanguiste de Kinshasa ?

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Si vous avez eu l’occasion de voir « Félicité » d’Alain Gomis vous avez sûrement remarqué la bande-son, qui a joué un rôle structurant dans le film, au même titre que les protagonistes principaux.

Le film projeté lors des JCC 2017 a glané deux prix, celui de la meilleure actrice, décerné à Véro Tshanda Beya et, justement, celui de la meilleure musique.

 

Le réalisateur a intégré dans son film deux formations musicales des plus prestigieuses que connaît l’Afrique, deux formations particulières par le fait qu’elles sont nées de rien, et ont réussi à se faire connaître à travers le monde.

 

La musique revient très régulièrement dans le film et constitue une véritable ossature autour de laquelle s’articule l’action.

 

Le film est une alternance entre les journées intenses que Félicité passe à courir à travers la ville pour essayer de récolter l’argent pour l’opération de son fils, et des nuits, où l’action se passe dans le bar où elle travaille en tant que chanteuse, et la musique opère comme une trame de fond pour donner le mood. Le tout est accentué par l’excellent jeu de Véro Tshanda Beya qui parvient à nous transmettre tout son désarroi et son amertume à travers son regard et l’intensité de ses expressions.

 

- Kasai Allstars

Le premier groupe accompagne Félicité dans le bar avec la voix de Muambuyi, il s’agit de Kasai Allstars, groupe constitué de 15 musiciens venant de Kinshasa. Véritable mosaïque, il réunit 5 cultures différentes toutes originaires de la région du Kasaî, province congolaise aussi grande que la France.

 

À l’origine, ils appartenaient à d’autres groupes, comme Masanka Sankayi et Basokin et avaient des traditions musicales tellement différentes que beaucoup pensaient impossible une collaboration entre eux… et pourtant.

 

À leur actif, un album culte sorti en 2011 dont le succès a dépassé les frontières de l’Afrique et a atteint l’Europe, mais aussi les USA et le Japon. Leur dernier album, Beware The Fetish est sorti en 2014.

 

Ils ont effectué plusieurs tournées en Europe.

 

 

 

 

- l’Orchestre symphonique Kimbanguiste de Kinshasa.

 

La deuxième formation musicale qu’on voit dans le film est l’Orchestre symphonique Kimbanguiste de Kinshasa.

 

Cet orchestre est une preuve vivante que lorsqu’on a envie de faire et de réussir quelque chose, les obstacles s’évaporent devant la volonté.

 

Il y a une vingtaine d’années, l’orchestre symphonique voyait le jour, avec des instruments de récupération, bricolés. Ses membres ? Des personnes qui à première vue n’avaient rien à voir avec la musique : infirmier, coiffeur, chauffeur de camion, femme au foyer ou encore étudiant, mais que la musique a réuni.

 

Avec ses 200 membres, entre instrumentistes et choristes, tous amateurs et bénévoles, Armand Diangienda, le fondateur de la formation musicale a réussi le pari d’en faire l’unique formation philharmonique de toute l’Afrique subsaharienne et dont la renommée a atteint une échelle internationale.

 

En 2010, un documentaire leur a été consacré et a largement contribué à les faire connaître à travers le monde, s’en sont suivis des concerts en Afrique, mais aussi en Europe, en Asie et aux États-Unis.

Dans le film, on les voit à plusieurs reprises, répétant des œuvres de l’estonien Arvo Pärt.