Le studio Weinstein, repris par les femmes ?

Le studio Weinstein, repris par les femmes ?

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Depuis le début du scandale Weinstein à l’automne dernier, la parole des femmes a été libérée et il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait du nouveau : accusations, démissions, déclarations. Certains ont vu leur rêve hollywoodien virer au cauchemar. La Berlinale a même viré de sa sélection des films derrière lesquels ou dans lesquels il y avait des personnes soupçonnées de harcèlement. En somme, la peur a changé de camp et ce ne sont plus les victimes qui se cantonnent dans le silence par peur d’être stigmatisées ou culpabilisées, mais plutôt les harceleurs et violeurs qui se font tout petits et fuient les projecteurs et tapis rouges.

 

Pour Harvey Weinstein, rien ne va plus, encore moins côté affaires. Viré de l’académie des Oscars, Jimmy Kimmel n’a pas manqué de nous le rappeler lors de la 90ecérémonie. Sa compagnie (The Weinstein Company : TWC), fondée avec son frère en 2005, a failli déposer le bilan il y a quelques jours.

 

Le 25 février, la compagnie a sorti un communiqué pour annoncer qu’elle déposait le bilan, qu’elle n’arrivait plus à payer ses employés et que les potentiels investisseurs n’ont pas ramené assez de fonds pour le paiement du personnel.

 

Les investisseurs en question sont Maria Contreras-Sweet, une ancienne de l’administration Obama et un milliardaire, Ron Burkle. Ils étaient en négociation depuis des mois pour la reprise de la compagnie.

 

« Notre équipe est heureuse d’annoncer que nous avons franchi un pas important et trouvé un accord pour acheter des actifs de la Weinstein Company pour lancer une nouvelle société, avec un nouveau conseil d’administration et une nouvelle vision incarnant les principes que nous défendons depuis le début du processus à l’automne », a déclaré Maria Contreras-Sweet dans un communiqué, a rapporté l’AFP.

 

« Ces principes n’ont jamais varié et consistent à bâtir un studio de cinéma mené par un conseil composé d’une majorité de femmes indépendantes », a-t-elle ajouté.

 

Un fonds pour les victimes sera en principe créé par les nouveaux patrons de la compagnie. Une compagnie que le procureur de la République avait poursuivie en justice pour avoir omis d’ouvrir une enquête sur les agissements de Harvey Weinstein.

Mais voici qu’un énième rebondissement est venu chambouler les plans des acquéreurs, qui ont affirmé hier dans un communiqué suspendre l’achat sans en préciser les raisons. Selon l’AFP, des gens de l’entourage de Contreras-Sweet et co ont déclaré que ces derniers ont découvert des passifs de 64 millions de dollars qui n’ont jamais été mentionnés lors des accords. Les studios quant à eux, pointent la mauvaise foi des acheteurs du doigt. De nouveau, un dépôt de bilan se profile à l’horizon. Le feuilleton Weinstein se prolonge indéfiniment, entre temps, les femmes auront-elles le dernier mot ?